Hommage à Éva Coutaz.
Adieu Madame.
Elle fut proche de la famille Queyras et les musiciens des Rencontres Musicales lui doivent beaucoup.
Jean-François et Jean-Guihen Queyras nous rappellent les liens qui les unissaient.
Notre président lui rend hommage au nom de l’équipe des Rencontres.
Jacques GIRAUDON :
Réuni jeudi, le Conseil d'Administration des Rencontres Musicales de Haute Provence, s'est ému à l'annonce du décès de Mme Coutaz, réputée pour son soutien et sa présence amicale auprès des interprètes. Sa chaleureuse présence va maintenant faire défaut au monde artistique qu'elle servait avec talent.
Nous nous associons aux hommages qui lui sont rendus et adressons à son équipe et à sa famille l'expression de nos sincères condoléances.
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Jean-François QUEYRAS :
Mardi dernier, le 26 janvier, Eva Coutaz, est brutalement décédée à l’hôpital de Nîmes suite à un problème rénal majeur et foudroyant. Elle s’est éteinte en trois jours et on n’a rien pu faire. Son compagnon, Michael, sa famille, ses nombreux amis ont été consternés par ce départ brutal, totalement inattendu.
Nous avons rencontré Éva et Bernard Coutaz dès 1976. Installés à Saint Michel l’Observatoire avec leur jeune entreprise Harmonia Mundi. Nous montions régulièrement à Saint Michel acheter quelques disques (des 33 tours de l’époque) et Bernard ajoutait toujours quelques exemplaires de pièces que nous découvrions avec bonheur. Des liens humains se sont tout de suite créés avec eux deux.
Directrice artistique de l’entreprise, c’est Éva qui, avec une belle autorité, choisissait seule les artistes, discutait du programme des enregistrements, décidait de la fréquence et des dates de parution.
Au fil du temps, après leur installation à Arles et l’éloignement de Bernard Coutaz, nos liens avec Éva se sont approfondis et nous ne manquions jamais de nous retrouver régulièrement soit à Arles, soit à Forcalquier découvrant encore mieux sa simplicité, la richesse et la délicatesse de sa personnalité tellement ouverte à l’écoute des autres, dans une extraordinaire fidélité à toute épreuve.
Dans le dernier message qu’elle m’a adressé le 20 décembre dernier elle disait « Nous, on vit ici notre petite vie tranquille, mais je pense souvent, en voyant passer une semaine après l’autre avec une vitesse ahurissante, que chaque moment ne reviendra plus ».
Hélas, non, ces heureux moments d’amitié ne reviendront plus mais ils demeureront dans nos mémoires, à jamais.
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Jean-Guihen QUEYRAS :
J'avais 9 ans lorsque j'ai rencontré Eva Coutaz. Nous étions arrivés en Provence un an auparavant, notre ancienne maison étant à quelques kilomètres du siège d'Harmonia Mundi à l'époque. Eva a accepté une invitation à dîner de mes parents après avoir entendu à quel point la musique était centrale dans notre maison.
Un an plus tard, j’ai «participé» à mon premier enregistrement d’Harmonia Mundi: Trois jours à soulever le soufflet manuel d’un orgue positif joué par William Christie.
Il me faudra attendre encore 15 ans avant d'entrer dans la famille Harmonia-Mundi en tant que violoncelliste et de vivre certaines des rencontres musicales et humaines les plus inspirantes de ma vie.
Merci beaucoup Eva, pour ta vision, ta force, ta fidélité pendant toutes ces années, et ton magnifique cœur.